vendredi 3 septembre 2010

Jeudi 26 août 2010 - jour de conge !


Je me lève vers 10h10... J’attendais et espérais que la chaleur tombe sur la tente, mais non... Il fait encore frais ce matin. Il pleut quelques gouttes. Je rejoins les gars sous la pergola pour le déjeuner... François parle... Je prends un thé, puis deux... Mange un peu de pain avec du miel... Catherine nous rejoins propose de nous faire des oeufs à la coque... Le tout accompagné de sel arrangé : sel, cumin, piment fort et thym... Ça va très bien avec l’oeuf à la coque... On prend donc ce déjeuner à l’allure d’un brunch avec tranquillité... Nous sommes encore dehors, on vit dehors de toute façon... En fond on écoute de la musique ottomane que j’ai apporté (“Istanbul” de Jordi Savall) super agréable dans ce cadre. On profite aussi du chant des oiseaux qui sont dans le verger. Un geai nous rend visite... Des poules aussi, et on entend un âne du village braire. La campagne...

13h, on se dit qu’on va aller faire un pique nique au bord de l’Arpaçay... Mine décide de faire des börek (feuilletés au fromage), mais on a pas de pâte à börek. Elle improvise donc une recette avec des yufkah (pain en crêpe) qui ressemble à du lavash. Avec César, il font deux immenses plats de 50 cm de diamètre. Par le suite j’aide Mine à faire un qisir (taboulé au boulgour), je hache, tranche et émince oignon, ail, tomates, poivrons verts piquants, basilique rouge, coriandre, persil, ciboulette et aneth, que l’on mélange au boulgour, on y ajoute deux cuillères à café de pâte de tomate, du vinaigre de grenade, de l’huile d’olive et du piment rouge en poudre... Catherine fait une salade “grecque” avec tomates, concombres, olives et fêta, assaisonné d’huile d’olive et de jus de citron. 15h... C’est presque prêt, Mine voulait faire une tarte sablée aux fruits, mais on a pas de le temps. L’électricité est tellement peu puissante que les börek mettent plus d’une heure à cuire au four... On part donc... On se pose près de la berge de l’Arpaçay à 500m de la maison de fouille sous les saules. Notre pique-nique est un régal. On mange tout ou presque, il faut dire qu’il est tard et qu’on a faim. On profite de cet instant, des sternes nous rendent visite, le vent se lève, il souffle fort et des nuages l’accompagnent. Va-t-on avoir un orage comme il y a deux nuits ?

On rentre à la maison... Et la pluie nous rattrape. On sieste. 18h Nizami, Caroline et Émilie rentrent de Naxçivan, c’est l’équipe sel. Ils travaillaient sur la mine de sel depuis un mois et rentre demain matin à Istanbul et après demain à Paris ou Lyon. Enfin seules les filles rentrent car Nizami est l’azeri qui a travaillé avec elles tout ce temps. La mine de sel est un axe du projet des plus intéressants. La prospection et analyse spatiale de l’occupation de la mine a débuté en 2008. Les résultats sont passionnant. On a constaté que la mine de sel est occupée depuis le 5è millénaire avant J.-C. Tessons de Chaff Faced Ware et de céramique Kuro-araxe jonchent les plateaux à proximité des entrées de galeries à flanc de montagne. Ces entrées sont certainement contemporaines des tessons trouvés sur les plateformes au dessous ou au dessus de ces entrées de galeries. Toute la colline de sel de Duz Dagi est occupée et exploitée dès le chalcolithique, puis à l’âge du bronze, et aux périodes antiques, Sassanides entre autres... Et surtout par la suite pendant l’Union, la mine s’est industrialisée, et encore aujourd’hui le sel est exploité par les azeris. La Mine est une montagne aux pentes douces et arrondies, elle est rose, orangée, et constituée de lignes horizontales de limons beige, rose, jaune ou gris clair... C’est un paysage un peu extraordinaire, lunaire et assez acide, à des kilomètres en direction sud, vers l’Araxe, rien ne pousse, tellement le sol est acide.

20h30 on repasse à table, Catherine nous fait une soupe lentilles, abricots et coriandre : Mine elle a fait un poulet aux légumes cuit au four... La fraîcheur est parmi nous ce soir, les moustiques et autres bibites, nous laissent enfin un peu en paix...

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