vendredi 3 septembre 2010

Vendredi 20 Août 2010..


Euh, je crois que je suis passé tout droit ce matin. Je me lève, prends un thé rapidos, et monte sur Ovçular, pour voir l'évolution des chantiers et revoir aussi mes anciens ouvriers, qui selon Catherine avaient hâte de me revoir. Arrivé en haut, sur le tell, tous travaillent durs, sous le cagnard. Les ouvriers sont chapeautés ou casquettés et surtout le visage couvert d'un foulard... leur manière de lutter contre la poussière et le soleil. Ils semblent bien supporter cette chaleur. Supportable en fait, faut juste prendre un peu de temps pour s'y habituer... je demande l'heure à Catherine, il est déjà 10h30 l'heure de la pause... mais je me suis levé ya pas si longtemps à 8h30...

Oups, je viens de réaliser que j'ai deux heures de décalage de plus en passant la frontière, me voici sur le fuseau de Mascate... donc au finale je réalise que j'ai un jetlag de 9 heures dans les jambes, une chance que les 5 jours en Turquie ont contribué à me remettre sur le rail... mais ces deux heures je m'en passerai bien...

Catherine me fait donc visiter le site... de 9 chantiers en 2007 (900m2 de fouille) nous en sommes à 15 aujourd'hui (1500m2) avec une tranchée stratigraphique ouverte à flanc de tell. C'est Emin, l'étudiant azéri de Veli Bey, qui est en charge du chantier en question. Au fur et à mesure de la fouille la puissance stratigraphique a beaucoup évolué, à certains endroits nous atteignons 2m. Chose qui est peu et beaucoup à la fois. En Mésopotamie plus d'une dizaine de mètre est généralement atteinte. Ici dans le Caucase, sur un site possiblement saisonnier comme Ovçular, la stratigraphie est peu importante, souvent évanescente. Les couches sont minces, les sols d'occupation à peine perceptibles, et quand on tombe sur un sol, dont le meilleur indicateur est la présence de tessons de céramiques posés à plat, on perd vite ses limites. Le matériel archéologique y est souvent peu abondant. Ovçular, comparé aux sites mésopotamiens que je connais, possède 10% de la quantité du matériel que nous sommes habitué à découvrir... Grai Resh, par exemple, en Iraq, a livré en 3 semaines ce que Ovçular nous a laissé découvrir en 4 campagnes de fouilles, 24 semaines de fouille. C'est donc incomparable, mais d'autant plus intéressant, car ici on a la possibilité de passer à travers tout le matériel en des temps raisonnable... en 2007, par exemple, j'ai pu étudier tout le matériel céramique diagnostique - 30% du matériel total- en 12 jours, soit 2000 restes. Cette année je vais devoir rattraper mes années d'absences de 2008 et 2009... mais la tâche est faisable, je ne suis là que pour cela, pendant 4 semaines 1/2...

Le reste de la journée je l'ai passé à redécouvrir les collections. Les objets restaurés, la collection s'agrandit et c'est bien plaisant de voir ces pots remontés et entiers. Ça change de la tessonnailles sur laquelle je travaille habituellement. Je trouve finalement ma place, dans l'allée de peupliers pour les photos et le tri des objets, et je reviens m'installer près de la fenêtre dans le laboratoire pour l'étude macroscopique. La journée s'achève tranquillement sous la chaleur, en compagnie de ces chers moustiques, sumuli, araignées (j'en ai jamais vu deux pareilles !!!) et autre bibite grouillante... hum !!!

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