jeudi 23 septembre 2010

Mercredi 15 septembre 2010



Voilà une semaine que je n’ai écris quelques notes...

La semaine s’est déroulée à grands pas. Le temps file, et nos journées sont bien remplies. La fouille est terminée depuis une semaine déjà. Mes tessons sont tous analysés et il ne me reste qu’à les couper pour en ramener à Montréal que quelques morceaux. L’échantillonnage d’Ovçular de cette année se composera d’environs 150 fragments issus de contextes bien scellés. Ces bouts de poteries passeront sous le microscope et au spectromètre pour nous dire un peu d’où ils viennent et comment ils ont été faits.

Pour reprendre un peu le fil des activités qui peuvent, un peu, nourrir la curiosité des lecteurs de ce blog, je vais faire un bref raccourcis de choses qui ont croisé mon regard pendant cette semaine.

Jeudi dernier, le 09 septembre, était notre dernier jour de congé. Nous en avons donc profiter pour faire une sortie en groupe. Sibel, amie turque de Catherine qui m’avait accueillie à Gaziantep, est venue passer le week-end. C’était le week-end du Bayram. Fin du ramadan/ramazan... Ça y est le jeûne est terminé. La vie peut reprendre son cours pour ceux et celles qui faisaient leur acte de foi. Donc il y a eu en terre musulmane un long week-end férié de 5 jours, la vie a repris son cours normal le 13.

Jeudi nous sommes donc allés à Naxçivan histoire de se faire un resto tous ensemble avant les premiers départs, qui sonnent la fin progressive de la mission.

Nous avons trouvé un petit resto perdu à la périphérie de Naxçivan, dans un jardin. Nous sommes arrivés, avons choisi une table perdue sous les arbres... Et les grillades sont arrivées. Comme le jeudi précédent, nous avons mangé du kebap, du foie, des rognons et des côtelettes d’agneau grillées, le tout accompagné de légumes grillés... Pour dessert du thé, excellent en Azerbaïdjan, meilleur qu’en Turquie selon certains, servi avec le confiture de noix vertes, une spécialité locale. C’est délicieux avec le thé. Plutôt que de sucré le thé, on glisse une noix verte en confiture dans notre joue et on prend quelques gorgées de thé par dessus. Un régal, et surtout toutes les saveurs de noix, de thé et de sucre glissent délicatement, c’est...

Nous avons poursuivi la journée par la visite d’un lieu de pélerinage, Eshabi Keihf, une grotte haut perchée à 1500 m d’altitude au nord-est de Naxçivan (city). Tout a été bétonné depuis la visite de l’équipe en 2006. Donc le charme sauvage de cette grotte, où les chiites viennent se recueillir, a un peu disparu.

Nous commençons donc notre montée, lente et progressive, les escaliers ne sont pas très difficiles. Première étape, Veli nous raconte que le rocher qui est devant nous doit être contourné 3 fois, pour pouvoir continuer l’ascension... On tourne donc chacun notre tour autour de la chose, bien entendu il faut faire un voeu en tournant... On poursuit à l’étape suivante. Un petite mosquée sans toit est perché sur une plateforme rocheuse. Très jolie. Très jolie. Trois murs, pas de toit, des tapis partout, sur fond rouge. La mosquée est coupée en deux, un espace pour les femmes, un autre pour les hommes. Il n’y a qu’un personne dans cette mosquée. Une femme entièrement voilée est en plein méditation dans la section des hommes. Seule, elle semble y être autorisée. On l’a laisse terminer sa prière, pour pénétrer dans le lieu saint. Une fois sortie de sa méditation, elle se dévêtit, enlève son voile, et on découvre une femme tout ce qu’il y a de plus moderne. Cheveux noirs attachés, non voilés, chemisier entre-ouvert, et jupe sous le genoux. Rien ne nous laisser penser qu’elle pouvait avoir un look aussi occidental. Elle a poursuivit son ascension jusqu’à la grotte, quelques 60-70 marches plus haut. Nous en avons fait de même, et sommes montés jusqu’à la grotte. Arrivés en haut, on s’est assis quelques minutes sous la voûte faite de calcaire karstique... Là encore il faut faire un voeu et attendre qu’une goutte d’eau nous tombe sur le front pour que notre voeu se réalise... Il fait 40°, le plafond de la grotte est tout ce qu’il y a de plus sec... Et nous n’allons pas attendre les premières pluies de l’automne pour que notre souhait se réalise, après infiltration des eaux de pluie. On décide donc de monter encore un peu plus haut. Dans la dernière cavité, à ciel ouvert, de cette gorge. Tout au long du chemin, on trouve des petits stupas (qui ressemblent étrangement aux Inukshuk), empilements de pierres qui sont la marque de passage des pèlerins ainsi que la matérialisation de leurs voeux. En haut, il y en a plein. Tout en haut de la cavité, il y a un arbre, qui selon les croyances locales est la porte vers le paradis. Cet arbre est au moins à 15/20m au dessus de nos têtes, malgré cela un bout de tissu y est accroché, quelqu’un est donc monté là haut pour y faire un voeux, et espère donc un jour le paradis... Ce lieu de culte est assez particulier. Son contexte géologique y est pour beaucoup. La gorge dans laquelle il se trouve est magnifique. Et en plus l’histoire du lieu est très intéressante. Sept hommes se sont réfugiés dans ce lieu pour y fuir des persécutions, on se sait pas trop de quelles persécutions il s’agit, mais un fois réfugiés en haut il sont restés très longtemps, par on ne sait quel miracle il y ont trouvé de l’or. Une fois leur fortune faite, ils sont revenus en ville... Ayant attirés les convoitises, ils ont fui de nouveau vers la grotte, où ils se sont endormis et ont disparu à jamais.

Vendredi, samedi et dimanche, j’ai terminé l’analyse macroscopique de mes tessons... Le corpus quasi final se compose de 4798 tessons... Pas pire.

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